L'horloge Vestibulaire
Au fil des dix-huit ans au cours desquels nous avons rédigé la Théorie Sensorielle, nous avons été amenés à faire trois expériences :
La première consistait à retracer l’évolution d’une invention urukéenne, en l’occurrence celle du métier à tisser vertical, du 4e millénaire jusqu’à nos jours. Nous avons pu ainsi identifier les phases de son évolution et découvrir les innovations dont cet instrument fut à l’origine, telles que l’ordinateur.
La deuxième expérience concernait le temps. En effet, une question majeure, qui reste sans réponse à ce jour, est de comprendre de quelle manière le cerveau mesure le temps. Possédons-nous une horloge interne ? Les événements sont-ils enregistrés sous forme de séquences sensorielles ? Et si c’est le cas, comment sont-elles alors programmées par le cerveau et indexées dans l’espace et dans le temps ? Chaque mouvement que nous exécutons, chaque geste que nous faisons, chaque saveur que nous goûtons, chaque odeur que nous respirons, chaque son que nous percevons, chaque itinéraire que nous choisissons ou chaque objet que nous visualisons, est-il mémorisé et indexé temporellement ? Si c’est le cas, nous pourrions alors reconstituer nos expériences en recueillant l’enregistrement de ces séquences et anticiper leur évolution. Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons cherché la façon dont le non-conscient cognitif avait inspiré au conscient le concept de l’horloge mécanique à foliot. En d’autres termes, nous sommes partis de l’hypothèse selon laquelle, pour engendrer au sein du conscient le concept de l’horloge mécanique, le non-conscient cognitif s’était probablement servi, comme pour les sept autres inventions urukéennes, de tout ou partie d’un organe sensoriel qu’il utilisait lui-même pour mesurer le temps.
La troisième expérience consistait à observer si la séquence urukéenne du 4e millénaire, avec ses sept inventions, s’était reproduite au cours des millénaires suivants. En fait, nous voulions vérifier si le fait de modifier, d’améliorer ou de faire progresser la première invention de la séquence, autrement dit l’araire, provoquait de facto l’évolution des six inventions suivantes. Nous avons découvert que c’était le cas, cinq millénaires plus tard, en France entre le 11e et le 20e siècle de notre ère, lorsque l’araire subit des modifications profondes qui donnèrent naissance à la charrue.
Ces trois expériences n’entraient pas dans le cadre des inventions urukéennes du 4e millénaire, aussi, avons-nous décidé de les regrouper sous l’appellation de « Travaux Connexes » pour les livrer à la réflexion de nos lecteurs.